jeudi 11 octobre 2007

Sensibilisation en milieu de travail

Isabelle GAVARD

Sous le thème « Les essentiels à l’emploi pour une main-d’œuvre d’ailleurs », le CARI St-Laurent a renouvelé cette année pour la cinquième fois les Journées de l’emploi, les 22 et 23 mai 2007.

Dans ce cadre, pour la deuxième année consécutive, une activité de tutorat a été mise en place. Vingt immigrants, chercheurs d’emploi, ont été invités dans dix-sept entreprises, organismes ou secteur public durant une demi-journée afin de les sensibiliser au mode de fonctionnement de leur profession au Québec.

Les secteurs d’activité concernés se trouvaient être le travail social, les communications, la télévision, la publicité, le journalisme, l’économie, l’administration, la comptabilité, l’électronique et l’informatique Les tuteurs étaient appelés à présenter aux invités leur domaine d’action et leurs responsabilités. De plus, ils leur donnaient un travail à effectuer. Ainsi, un journaliste participant a vu publié le dimanche suivant son article dans le journal local qui l’a accueilli. Un autre chercheur a suivi un agent communautaire dans ses démarches relatives à un projet spécifique. Une troisième s’est vue confier la mise en page d’un document en infographie. Et une quatrième a traduit un document.

La découverte personnelle, le passage de l’imaginaire au vécu, la révélation de la capacité d’accueil des gens d’ici, la détection des différences mais aussi des similitudes permettent de rompre bien des barrières psychologiques dans la tête des nouveaux arrivants.


Le feed-back et les témoignages des deux parties, à la fin de la journée, ont été très positifs.

Les accompagnateurs ont donné de leur temps avec une disponibilité et une efficacité remarquables. Ils ont aimé l’expérience et trouvé que les candidats étaient des personnes motivées et compétentes. Certains ont proposé à leur stagiaire de revenir à l’entreprise pour une journée supplémentaire afin de leur permettre d’approfondir leur connaissance du milieu. D’autres sont prêts à renouveler l’expérience l’année prochaine et même à embaucher un immigrant participant si un poste devait s’ouvrir ou à les référer à leur réseau de connaissances.

L’année passée, trois participants avaient été embauchés suite à l’activité et un candidat avait décroché un stage d’un mois dans son domaine.

De leur côté, les chercheurs d’emploi ont pu retirer beaucoup d’informations concernant leur profession tout en découvrant la réalité du marché du travail au Québec. En même temps, ils ont pu vérifier si leurs compétences techniques sont à jour ou non et constater si leur secteur de spécialisation dans leur pays d’origine se compare à celui d’ici.

Ils constatent bien sûr leur besoin d’adaptation à l’emploi, aux façons de faire québécoises et aux différences de communication mais aussi que cette adaptation peut être rapide. Ils se rendent compte également de leur capacité de s’intégrer à une entreprise et de comprendre son mode de fonctionnement. Cette demi-journée leur a permis de reprendre confiance en eux-mêmes et en leur compétence bien qu’ils ne possèdent pas la fameuse « expérience québécoise ». Cela leur redonne également l’espoir qu’une entreprise les embauchera. Ils sont prêts d’ailleurs « à tout donner ».

Rien ne vaut une expérience vécue, ni la constatation de ses propres yeux du fonctionnement à l’interne d’une entreprise, d’un organisme, d’un centre de développement économique, d’un musée ou d’une ville, de même que des habitudes de travail au Québec. Ce genre d’initiative est bien plus révélateur que mille mots, articles, expériences bonnes ou mauvaises rapportées par des proches.

La découverte personnelle, le passage de l’imaginaire au vécu, la révélation de la capacité d’accueil des gens d’ici, la détection des différences mais aussi des similitudes permettent de rompre bien des barrières psychologiques dans la tête des nouveaux arrivants.

L’exploration du monde réel sur le terrain nous éloigne tous du dérapage médiatique que nous avons connu ces derniers mois, même si nous ne vivons pas dans un monde parfait et qu’il nous reste du travail à accomplir sur bien des points.

Cet article est paru dans l'édition Été 2007 du Jumelé

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